Fiches Poules de France

La Géline de Touraine

Nom commun : La poule Géline de Touraine Télécharger la fiche
Origine : Touraine  
Départements : Indre et Loire (37)  
Ville : Tours  
Effectifs : Répandue  
Aire de répartition : Touraine et France  
Vocation : Chair et ponte  

Histoire

Issue des volailles locales de Basse Touraine et Haut Berry, cette petite poule noire régnait sur les basses-cours du pays depuis plusieurs siècles et approvisionnait les marchés locaux. Les prémices de la « mondialisation » au XIXème siècle lui firent rencontrer des races nouvellement introduites comme les races asiatiques modifiant empiriquement son patrimoine génétique, dans une recherche d’amélioration de sa masse et sa ponte.

Elle eut néanmoins son homme providentiel en 1909 comme tant d’autres races, en la personne de Jean-Baptiste Martin (agronome). Il s’employa à la préservation de cette petite poule locale et de plus décida de la faire connaître. A cette époque plusieurs noms la désignaient : Poule de pays, Noire de Touraine, Vieille poule de Touraine, Géline. C’est à ce dernier qu’il se montra sensible car il désignait ce qu’elle même était avant tout : « une poule domestique » dont il dit en substance : «que cette poule était aussi vieille que le mot ».

Le mot géline est déjà employé au XIII ème siècle. On le trouvait sous différentes consonances selon les régions comme : guéline, ghéline, giline, genille …. Il provient du mot galine, gallus : poule en latin. De même qu’un poulailler était nommé : gélinerie à l’instar de porcherie, ou gélinier. Le mot Gélinotte quant à lui désignait une petite poule engraissée. On retrouve par ailleurs le terme de géline employé aussi pour désigner une redevance vraisemblablement du au fait qu’on s’acquittait souvent en nature de l’impôt ou des taxes au moyen de poule et donc de gélines.

Avec la création du club de la géline de Touraine et très certainement une très bonne communication la géline sélectionnée pris un essor considérable peu avant la Première Guerre Mondiale, plus de cent adhérents au club et des milliers de volailles vendues. Pour autant et comme dans pratiquement toute la France, l’anéantissement des forces vives, la raréfaction du grain dus au choc des nations mirent à mal le petit commerce et les diverses productions.

A son issue il fallut une nouvelle fois que le vaillant M. Martin reprit son bâton pour régénérer la sélection et recréer les tissus commerciaux déchirés. Une nouvelle fois le succès fut au RDV et en 1924 ce n’est pas moins de 50 000 gélines de Touraine qui étaient commercialisées. Nonobstant cette prodigieuse réussite le second épisode guerrier de 1940 fut fatal à la race, à la fin de guerre il ne survivait du cheptel que quelques volailles disséminées dans des fermes éparses, au hasard du destin.

La providence remit sur sa route en 1990 d’autres personnalités et groupes d’intérêts, (une interprofession représentant les éleveurs professionnels, la société avicole de Touraine pour les éleveurs amateurs, la chambre d’agriculture d’Indre et Loire pour la coordination, l’INRA de Nouzilly (37) pour la sélection, le conseil général et l’Union Européenne pour les subventions) qui exhumèrent la précieuse géline et de nos jours, sans avoir retrouvée les fastes d’antan, elle a reprit le chemin des cuisines, approvisionnant grossistes, bouchers et traiteurs sur un créneau haut de gamme au sein de la région Tourangelle et un peu à Paris.

Elle survit néanmoins mieux que d’autres qui n‘ont pas son passé, ni le soutien et la détermination d’apôtres du patrimoine et de la qualité.

Bodin, la volaille biologique le Picoreur, volaille biologique Nature de France

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